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Collectif

Douze et une nuits



Autour du thème de la nuit, treize autrices et auteurs ont décliné leurs représentations de la nuit dans leurs nouvelles aux univers très différents en écho avec treize illustratrices et illustrateurs (étudiants de l’École Estienne) qui expriment leurs émotions dans des graphismes et des univers étonnants qui accrochent le regard et interpellent.

Un homme sort d’une pharmacie et s’enfonce dans le sol pour découvrir un univers très spécial. « Suspendu entre passé et avenir, il gigota un moment avant de basculer par le trou et de rouler dans cette herbe odorante, se retrouvant assis, sac de lingettes dermatologiques à la main, face à la Voie lactée. » Que lui arrive-t-il vraiment pendant que sa femme accouche de leur huitième enfant ?

Comment faire quand, une nuit, plus aucune clef ne fonctionne dans aucune serrure de toute une ville et que le problème ne se règle pas le lendemain matin ? « Chacun souhaitait faire remplacer sa serrure et ses clefs dans les meilleurs délais – jamais les serruriers ne firent autant d’affaires. Et pourtant, il fallut bientôt se rendre à l’évidence : neuve ou ancienne, aucune clef ne parvenait plus à ouvrir aucune serrure. Les clefs étaient mortes. » 

Une discussion entre Nyctophile et Nyctophobe révèle les avantages et les inconvénients de la nuit.

Un donneur de livres les dépose la nuit, au hasard de ses déambulations.

Un couple vit sa sensualité accompagné par les lumières d’un feu d’artifice.

Un enquêteur privé s’intéresse à une série de meurtres.

Une femme âgée a du mal à dormir et elle pense à Jean, son mari décédé. « A quatre-vingt-un ans, on ne se refait pas, et si l’on n’a pas eu la chance, le courage ou le temps, de vaincre ses démons, on a appris à vivre avec. »

Victor a une terrible activité, celle d’agresser les gens dans le métro ou dans la rue : « Il envie ceux qui prêchent l’amour et, plus encore, ceux qui le pratiquent. Il sait qu’à l’inverse sa misanthropie grandit chaque jour davantage. Plus il tente de lutter contre sa phobie des humains, plus elle augmente, comme s’il leur en voulait des efforts qu’il tente de s’imposer. » 

Une femme a l’habitude de voler divers objets la nuit. Elle rencontre Gaël qui semble la comprendre.

Un homme se cache pour pleurer. Déjà enfant, il pleurait la nuit car il avait honte. « La nuit, je pleure. Dans la journée, jamais. Pleurer dans la journée, ça me semble aussi incongru que de déjeuner sur la cuvette des toilettes, que de prendre ma douche tout habillé. Que de me glisser sous les draps avec mes chaussures. Un truc impossible, même si rien ne l’interdit. J’ai toujours attendu la nuit, depuis tout petit. »

Un homme attend sa compagne dans le froid et le noir de la nuit, sur la route qui mène chez lui, pour la retrouver au plus vite. Elle, sait qu’elle est en retard et que cela énerve son compagnon. « Elle avait peur. Et s’il était fâché de son retard, si cela suffisait à gâcher le plaisir qu’ils s’étaient promis de cette soirée ? Elle le savait si pointilleux sur l’heure ! »

Un noctambule vit un étrange voyage dans la nuit que l’on comprend dans les dernières lignes de la nouvelle.

La nuit et les fenêtres éclairées permettent d’imaginer la vie des autres. « Je passais toutes mes nuits avec elle, mais elle ne le savait pas. » Un homme observe ainsi chaque soir une femme qu’il va se décider à aller voir. Est-ce que c’est une bonne idée ?

L’ouvrage réalisé par l’Atelier du Gué en collaboration avec les étudiants en DMA Illustration et BTS Edition de l’École Estienne donne un aperçu de variations policières, fantastiques, amoureuses, dramatiques très agréables à lire et à regarder.   

Brigitte Aubonnet 
(07/08/18)    



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Lectures








Atelier du Gué

128 pages - 15 €


En partenariat avec
l'École Estienne








Auteurs des nouvelles :

Gilles Bertin
Gilles Marie
Stéphane Croenne
M.-F. Déodat-Kessedjian
Pierre Goujon
Jean-Claude Guillon
Ludovic Joce
Patrick Le Divenah
Chloé Maurel
Isabelle Minière
Jean-Louis Rech
Jean-Claude Tardif
Brice Torrecillas