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Collectif


Le monde changera un jour



Comment parler des exclus, comment briser les barrières et cheminer vers l’autre, comment abattre les  préjugés sur ceux qu'on appelle « les pauvres »,  les voir, les écouter et apprendre à les connaître ?
Pourquoi ne pas tenter d'en faire une histoire qui pourrait changer le regard de la société sur la  misère ?  
Voilà le défi que s'est  lancé ATD Quart Monde dans le cadre de son soixantième anniversaire. A partir d'un concours de nouvelles sur cette thématique, il s’agissait d’écrire un récit  inspiré d’une citation de Joseph Wresinski – « Le monde changera un jour. Une nouvelle humanité sans misère verra le jour, puisque nous le voulons » –, comprenant la phrase « On ne pensait pas qu’on arriverait à se parler », et dont un personnage se nomme Joseph.
Plus de 120 participants des quatre coins du monde, auteurs édités ou non, ont envoyé leurs contributions. D’une grande diversité de style et de ton  (poésie, science-fiction, faits divers, polar, textes militants, récits intimes, contes modernes, récits plus ou moins fictionnés, pour adolescents ou adultes) trente textes ont été retenus pour ce recueil collectif.
Si les bons sentiments ne suffisent pas à faire littérature, l'émotion est là, l'ensemble est porté par un souffle et une humanité qui font du bien en ces temps difficiles et les partages qui y sont racontés nous apportent une touche d'espoir inattendue.

Le volume est épais et la lecture fragmentée ou le piochage est recommandée pour apprécier ces voix diversifiées et profiter au mieux de ce recueil à la palette  large où certains textes vous toucheront plus intimement que d'autres.

Pour ma part  je vous livre ici  « mes pépites » glanées au fil de cette lecture et classées dans l'ordre de parution dans le recueil :

- Vers Bobigny de Jean Reicard pour le ton juste du  jeune narrateur dans cette histoire de métro parfaite pour sensibiliser les adolescents.

- En chemin de Françoise Caillardaud pour la lumière que dégage cette histoire africaine

- Bakary et le symbole de Moussa Bakari Fofana & Colin Maillard pour cette histoire à deux voix où la lutte syndicale réunissant un Breton et un émigré africain se fait source de solidarité au-delà des frontières.

- Le bonnet bleu de Jean-Yves Ragot pour son histoire fleur bleue intergénérationnelle très cinématographique où un vieux facteur à vélo mémorable crève l'écran. 

- On m'appelle Joseph de Jocelyn Fonlupt-Kilic  où le livre et les mots se partagent chaleureusement et avec gourmandise entre une cinquantenaire française, un émigré puis tous les autres, dans un bistrot de quartier sympathique.

- Noël au dispensaire d'André Miquel, pour son écriture, ses mystères, sa fausse piste et ses heureuses surprises sans oublier son personnage atypique de vieux médecin plein de jeunesse.

- Celui qui m'a appris à voir d’Olivier Vojetta, pour la délicatesse et la pudeur  mise dans cette histoire de prison et de fleurs.

- Les odeurs de pauvreté de Pierre Peeters pour les deux premières courtes phrases d'une efficacité imparable et la simplicité généreuse de son récit.

- Le bébé d'à côté de Brigitte Aubonnet pour la façon malicieuse et experte dont elle tord le cou aux idées reçues sur les Roms.

- Au coin de la rue là-bas de Frédéric Blanc pour son histoire musicale  et rythmée  à la violence feutrée.

D'autres probablement, qui après lecture auront su vous toucher plus que celles-là, vous paraîtront manquer. C'est là toute la magie de l'écriture.

À vous de composer votre bouquet personnel empreint de ces émotions qui vous ont ému, fait vibrer, ou donné quelques clefs pour vous engager à votre tour dans cette belle  lutte menée au jour  le jour contre les inégalités.
À vous ensuite de l'offrir et le partager avec tous et sans modération.

Dominique Baillon-Lalande 
(08/08/17)   



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Lectures










ATD Quart Monde

En co-édition avec
Souffle court

424 pages - 10 €




"Trente nouvelles qui démontrent, chacune à leur manière, qu’on ne pourra vaincre la pauvreté que si des personnes de milieux différents, qui s’ignorent ou se méprisent, osent se rencontrer, se parler et s’écouter."



Le livre peut être commandé
sur le site
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Souffle court