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Gilles VERDET
La première, Tout bien réfléchi, est construite sur un quiproquo. Le narrateur, François, en allant voir sa maîtresse, Mathilde, se trompe de porte et se retrouve sous l’emprise d’une prostituée dominatrice. Comme il est toujours hésitant et jamais sûr de ses décisions, cette situation va très bien lui convenir, d’autant plus qu’elle va lui éviter des ennuis qu’il n’avait pas imaginés... Nous commençons à visiter la galerie de portraits créée par l’auteur avec, notamment, François, juge aux affaires sociales, et Bernardette, la dominatrice qui est aussi prof de philo (et doute d’avoir assez d’autorité pour enseigner, ce qui est un joli paradoxe). Dans la deuxième, Contrechamp, une chorale amateur se réunit tous les dimanches pour travailler le chant et dîner ensemble. Un groupe sympathique qui s’est choisi une chef de chœur professionnelle, Emilia, gentille et compétente. On découvre peu à peu tous les participants, leurs métiers, leurs raisons d’être là, les relations entre eux... Dans Prises de vues, la nouvelle centrale, le narrateur est un figurant de cinéma qui s’installe à la terrasse d’un bistrot parce qu’un rendez-vous s’est décalé et qu’il a deux heures à occuper. Il a l’habitude de ne pas se faire remarquer, véritable déformation professionnelle, il est là mais on ne le voit pas, l’attention est captée par les autres, les acteurs de la vie, qui bougent et parlent quand lui reste seul dans son coin et ne prononce jamais une parole. Dans Commerces équitables, nous retrouvons Grégoire-Grègue qui gère deux commerces parallèles, la brocante (dans sa boutique) et la drogue (depuis le bistrot). Un accident de moto a bouleversé son organisation habituelle et vouloir rattraper son retard réserve parfois bien des surprises... Entre nous soit dit est construite autour du vendeur de roses ambulant qui cherchait à placer ses fleurs sur la terrasse du café de la nouvelle centrale. Renversé par un camion, il est coincé sous le poids lourd, à plat ventre, comme un boxeur KO sur un ring et nous décrit ce qu’il voit (les chaussures, les chaussettes, un chien, un rat...) et les visages de ceux qui se penchent pour l’encourager en attendant les secours. En refermant le livre, nous avons l’impression de quitter toute une bande de personnages que nous commencions à bien connaître en les retrouvant ici ou là dans le recueil. Nous avons partagé des bribes de leurs existences, leurs rêves, leurs pensées, les surprises que leur réservait la vie et dont ils ne sortent pas tous indemnes. Ces nouvelles forment un ensemble riche et vivant qui a obtenu le Grand Prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres et c’est bien mérité ! Une récompense pour l’auteur, bien sûr, mais aussi pour l’éditeur qui prend le risque de publier plusieurs recueils par an et dont le catalogue ne cesse de s’enrichir. Un auteur à suivre, un éditeur à encourager, n’hésitez plus ! Serge Cabrol (17/06/16) |
Sommaire Lectures Rhubarbe 216 pages - 13 € Grand Prix SGDL de la Nouvelle 2016
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site un autre livre du même auteur : Voici le temps des assassins |
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