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Maryse VANNIER

Quatre années de jeunesse


Tous les jeunes ne sont pas égaux pour vivre leur jeunesse. Ceux qui étaient en âge de combattre en 1914 ont vécu de bien terribles années dans les tranchées à souffrir et à mourir pour certains. Des jeunesses sacrifiées pour la liberté d'un pays.

Maryse Vannier a retrouvé les carnets d'un cousin qui a vécu la Première Guerre mondiale : « Entre mes mains, j'ai tenu les minces cahiers d'écolier sur lesquels mon cousin Léon avait consigné, à la plume et à l'encre, son emploi du temps presque quotidien depuis août 14 jusqu'à janvier 19. Les couvertures étaient tachées de la boue des tranchées, le papier s'était desséché et avait jauni, l'écriture restituait dans ses pleins et ses déliés les pressions de l'index du cousin. Une orthographe presque parfaite, un style simple, fluide et efficace. » Elle a repris les notes pour évoquer, sous forme de roman, cette période monstrueuse où tant de jeunes ont perdu leur jeunesse et parfois la vie.

De 1914 à 1919 nous partageons avec Léon sa mobilisation, ses marches avec tout le matériel sur le dos, les tranchées, – « En quatre jours de tranchée, ils ont vieilli de dix ans. Des tas de boue, débraillés, le visage et les mains noirs, les traits tirés. Pourtant, ils rigolent, contents de n'avoir subi aucune attaque. » – les blessures, la perte de ses compagnons, ses permissions qui sont des respirations au milieu de l'horreur : " Des morts, des blessés partout ! Léon tombe, touché lui aussi. Un filet de sang coule sur son soulier. Au-dessus de la semelle, un petit trou. Il se recouche sous les balles. Il entrevoit l'hôpital, la permission, le retour au pays. Edwige avait dit vrai ! Quel bonheur... »

Nous vivons au rythme de ces jeunes hommes qui ont vécu ce qu'il faudrait éviter à tous, une guerre impitoyable où parfois les soldats devaient obéir à des ordres insensés. Cependant ils n'ont pas le choix, ils se battent au nom de la France.

Ce roman inspiré de vérité, mis en scène de façon très vraie et très pudique, nous rappelle ce qu'il ne faudrait jamais oublier : tout ce que ces hommes ont vécu pour libérer la France.

Un texte très réussi à partir de faits réels, un texte très fort où le bonheur peut jaillir au milieu des moments difficiles : « Les bateaux entrent et sortent du port ; au loin, ils aperçoivent la ville de Kiel dominée par ses clochers. La nuit, tout s'illumine ; c'est beau et ils respirent à pleins poumons. Il fait un temps superbe. Ils sont heureux. C'est presque la liberté. Ils ont droit d'écrire une carte. Léon voudrait surtout recevoir des nouvelles de ceux qu'il aime. » Comment vivre sans ses proches ? Quelle est l'énergie qui permet de tenir dans la lutte de la vie contre la mort ?

Brigitte Aubonnet 
(10/06/14)    



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Éditions Oléronaises
136 pages – 12 €





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