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Nadine MONFILS


La vieille qui voulait tuer le bon dieu



On retrouve ici, avec un grand bonheur, la redoutable Mémé Cornemuse (surnommée ainsi pour son goût des Écossais parce qu'ils ne portent pas de culotte) dont on a déjà suivi les décapantes aventures dans Les vacances d'un serial killer et La petite fêlée aux allumettes.
Après avoir été l'improbable adjointe de l'inspecteur Cooper, la voici maintenant concierge d'un immeuble dont la précédente gardienne a été opportunément découverte avec un poignard dans le dos.
"C'était pas un poignard mais un couteau de boucher, patate ! Fallait bien que je trouve du boulot, quand même... Me donner mon ticket de sortie après tous les services que j'ai rendus à la police, c'est un scandale ! Après, j'ai bien réussi à me faire héberger quelques jours chez les bonnes sœurs d'en face, mais c'était l'enfer ! Même Jésus, il aurait pas tenu le coup dans cette ambiance de pétées. Se lever aux aurores pour faire ses prières, bouffer des graines et boire de la flotte, si ça c'est rendre hommage à la vie, autant garder le cadeau du bon Dieu dans son emballage ! Moi, j'trouve qu'c'est mal élevé."
Évidemment, comme partout où passe mémé Cornemuse, il va se dérouler dans cet immeuble des événements pas très catholiques.

La première locataire que nous rencontrons, c'est Ginette Plouf (elle avait tenu à conserver son nom de jeune fille), une admiratrice inconditionnelle de Lady Di, mariée avec Marcel qui l'a un peu trompée sur la marchandise. Au début, il lui avait fait gober qu'il était patron d'une entreprise, alors qu'en réalité il avait été représentant en camemberts.
Au moment où commence le roman, Ginette craque pour une paire de souliers jaunes (dont le marchand lui assure qu'ils ont appartenu à la défunte princesse anglaise) et, peut-être grâce à ces chaussures magiques, elle séduit Angélus, un costaud qui l'invite dans un bistrot et l'arrose copieusement. Ginette buvait chaque parole du bellâtre, tout en vidant verre sur verre. A la sortie du troquet, elle est euphorique et prête à toutes les folies dans les bras du délicat séducteur. Arrivés au parking des Alouettes, Angélus demanda à sa bergère de choisir une bagnole. De plus en plus sur son petit nuage rose, Ginette se dit que cette fois elle avait vraiment tiré le gros lot. Son prince était donc propriétaire de tous ces carrosses ?
Elle choisit la Mercedes. Intérieur cuir et tableau de bord de Tupolev. Tant qu'à faire...
C'est donc sur le capot de la Mercedes gris argent qu'Angélus sauta Ginette…

Après cette délicieuse incartade, Ginette rentre à la maison où elle a la désagréable surprise de trouver son Marcel en plusieurs morceaux. Son téléphone étant en dérangement, elle se précipite chez la gardienne pour appeler la police. Voilà qui n'est pas du tout du goût de la nouvelle concierge !

C'est que Mémé Cornemuse est sur un projet personnel dont elle préfère tenir la police éloignée. Elle prépare un casse dans la bijouterie d'en face avec l'aide de Jef Kluut qu'elle a installé dans une cave et qui creuse un tunnel sous la rue pour rejoindre le sous-sol du précieux magasin. Pas question de mêler la police aux petites histoires de la maison, elle va s'en occuper elle-même, et s'il faut faire disparaître quelques cadavres, elle sait pouvoir compter sur Jef et la chaudière de l'immeuble.

Après la mort de Marcel, les péripéties s'enchaînent et nous faisons peu à peu connaissance avec les autres locataires de la maison. Une jolie galerie de personnages…

Le dingo du quatrième surnommé Justin Bridou, parce qu'il avait des salamis pendus au plafond et que c'était un nostalgique de la campagne, se levait tous les jours à six heures pétantes pour arroser ses courgettes sur le balcon. Chez lui, c'était Martine à la ferme ! Moquette imitation pelouse avec incrustations de pâquerettes, deux poules en cage dans sa cuisine, un lapin dans sa chambre et un réveil qui imitait le chant du coq. Sur les murs, que des posters de vaches et de chevaux de labour.

Les toqués du cinquième avec leur chien Fifi dans un couffin. Marthe et Gérard Vandenstock étaient gagas de leur clébard et ne sortaient jamais sans l'affubler des paletots des plus ridicules, casquettes et autres accessoires pour toutous chics.

Il y a aussi Bertha Biloque, l'emmerdeuse du septième, qui va mourir brutalement à cause de la curiosité de la presse.

Sans oublier la "chanteuse" du troisième, surnommée Susan Boyle parce qu'elle lui ressemble. Pas pour son talent de casserole trouée mais pour son physique. Elle a été la maîtresse de Marcel et la vengeance de Ginette sera pour elle un plat qui se mange chaud.

Beaucoup de rencontres, beaucoup d'humour… Nous suivons, cette fois encore, les aventures de Mémé Cornemuse avec grand plaisir. Les lectures jubilatoires ne sont pas si fréquentes, il ne faut surtout pas rater celle-ci. Quant à savoir pourquoi la vieille voulait tuer le bon dieu, il n'y a qu'une seule solution, lire le roman jusqu'à la dernière page. Joyeuse lecture !

Serge Cabrol 
(04/04/13)    



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Noir & polar









Éditions Belfond

(Mars 2013)
256 pages - 19 €





Nadine Monfils,
est belge et vit à Montmartre.
Réalisatrice et écrivain,
elle est l'auteur d'une quarantaine de pièces de théâtre et de romans (dont la série des enquêtes du commissaire Léon).



Vous pouvez visiter
le site de l'auteur :
www.nadinemonfils.com

et
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d'autres romans
de Nadine Monfils :

Le bar crade de Kaskouille

Les vacances
d'un serial killer


La Petite Fêlée
aux allumettes












Les éditions Belfond
rééditent
Les enquêtes
du commissaire Léon

(trois volumes parus
contenant chacun
deux enquêtes)