Retour à l'accueil du site | ||||||||
Une région rude, des forêts, un étang, une ferme… À quelques kilomètres, un village, Valmont, une église, un médecin, un hôpital plus loin… L’hiver au début du récit, la neige qui complique la vie… Trois personnages racontent au présent, et en alternance, ce qui résulte de leur rencontre fortuite. Les initiatives qu’ils prennent, ainsi que leurs différentes implications et conséquences, pendant quelques mois. Léopold, un vieil homme, veuf et désabusé, rencontre Céline, une jeune femme qui fuit, sur la route. Il la trouve, inconsciente et blessée dans la neige… Josselin, voisin de Léopold, habite chez son frère Maurice dont la compagne est partie vivre avec un autre homme… Il a des chiens, auxquels il semble tenir. Les deux frères assez frustres, subissent leur vie, tout en essayant de profiter des quelques plaisirs offerts par le « Moonlight », seul établissement du coin. Céline est accueillie par Léopold qui lui offre le gite et le couvert, le temps qu’elle puisse se remettre de ses blessures, les visibles, du moins… Quelques temps plus tard, alors qu’il emmène Céline à la pêche au bord d’un lac, il est victime un malaise. Céline comprend que son état est grave. Attaque cardiaque dira le médecin. Léopold lui dit alors vouloir revoir un lieu, « Marenval », avant de mourir. Le rythme du récit, s’accélère. On suppose que la situation va se compliquer du fait de la présence chargée d’agressivité des deux frères. Maurice veut se venger de Céline qui a blessé son chien pour se défendre lorsqu’il s’était jeté sur elle, sur la route, et Josselin, quant à lui, nourrit toutes sortes de désirs à son égard. Alors que viennent faire « les dieux » dans cette histoire ? Un jeune pompiste y va lui aussi de sa profession de foi, à laquelle Céline réplique : Témoins de leurs réflexions, nous constatons que pour certains, ces fameux desseins de nature divine, deviennent sinon les justifications de leurs actes ou de leurs choix, du moins un moyen de relativiser leur responsabilité. Un roman noir, sur des formes de misère, d’ignorance, un roman sur les choix qui sont faits, oubliés ou regrettés. Où des sentiments généreux et sincères sont balayés simplement parce que le renoncement est plus facile, la mesquinerie s’infiltrant… Si l’action est une traduction immédiate de ces états d’esprit, le langage des personnages est aussi un révélateur. La justesse de ton comme les tournures de phrases, donnent ce réalisme au récit. Un roman où le suspense nous tient, et peut même nous maintenir en apnée. Un roman où l’on s’attache aux personnages… Ou bien Léopold, après son accident, et il le dit lui-même. Un roman qui fait alterner les propos réalistes avec des moments poétiques. Une écriture claire des contrastes qui rend la lecture de ce roman d’autant plus attrayante. Alors Si tous les dieux nous abandonnent Patrick Delperdange, lui, nous guiderait peut-être vers ce qui peut faire surgir l’énergie de l’espoir ? Anne-Marie Boisson (22/02/16) |
Sommaire Noir & polar Gallimard Série Noire (Janvier 2016) 240 pages - 17 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia |
||||||