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Mercedes DEAMBROSIS
Cette femme qui a la soixantaine supporte difficilement les désagréments de la plage, la cohabitation avec d’autres sur le bord de la piscine où elle séjourne seule pendant une semaine dans un hôtel situé près de la mer. Elle souhaite ne parler à personne, s’isoler pour se retrouver elle-même puisqu’elle ne supporte plus la compagnie des autres. Elle a arrêté son métier de psychanalyste et a quitté Paris pour Saint-Pierre. Elle a vu quelque temps ses amies mais les liens se distendent. Son compagnon ne l’a pas suivie et n’a pas vraiment cherché à la revoir. C’est une femme particulièrement attachée à la façon dont elle s’habille, aux marques qu’elle porte, aux crèmes qu’elle utilise, à tous les détails et accessoires qui lui permettent de lutter contre le temps qui passe mais la vie continue autour d’elle et le temps continue à passer, inexorablement… Elle finit par se retrouver dans sa bulle. À trop vouloir être parfaite, elle devient si lisse que tout glisse autour d’elle et ses relations ne s’accrochent plus à elle. Sans aspérité, intéresse-t-elle encore quelqu’un ? Est-ce que le combat qu’elle mène est le bon ? La vie marque chaque individu sur la peau et dans l'esprit. Avancer en âge n’est-ce pas s’enrichir ? Vouloir combattre comme cette femme n’est-ce pas créer une coquille vide qui n’est mobilisée que par son apparence. Mercedes Deambrosis, qui dans plusieurs de ces livres a dénoncé la dictature franquiste directement ou sous des formes métaphoriques, dénonce aussi sous forme métaphorique le monde d’aujourd’hui. Est-ce que tout n’est plus qu’apparence dans le monde actuel ? "Toujours plus" devient-il le seul objectif ? Un dîner de rentrée, après l'été. Elle ne sait pas encore qui elle invitera ni quel sera le menu, mais elle sait déjà que la qualité prévaudra sur la quantité. Peu, mais supérieur. On se régalera. Un très beau texte qui nous emmène vers divers questionnements. Les illustrations de Jacques Floret très colorées évoquent bien l’image des femmes que l’on voit dans les magazines de mode. Elles permettent de bien ressentir cette superficialité qui existe quand seule l’apparence compte. Etre parfaite comme figée sur une photo. Une belle rencontre entre deux créateurs qui, chacun à sa manière, enrichissent nos réflexions. Brigitte Aubonnet (24/11/14) |
Sommaire Lectures Chemin de Fer (Novembre 2014) 84 pages - 14 € Illustrations Jacques Floret
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