Passer au rouge


On est toujours responsable de ce qu’on n’essaie pas d’empêcher, écrivait Sartre. C’est ce problème qui est au cœur du court roman qu’Hélène Vignal a concocté à l’intention des ados.

Dès son entrée au collège, Boris se trouve confronté à une violence qui le dépasse et l’amène à commettre des actes avec lesquels il n’est pas d’accord, tenir des propos qu’il regrette ensuite.

Non seulement il ne s’oppose pas à la violence exercée par ses « copains » mais il se laisse entraîner à y participer. Par peur des autres, de leur regard, de leur rejet.
Etre seul contre tous, c’est difficile. Et puis, il y a surtout Corentin qui mène la danse, « avec son assurance, sa méchanceté, sa laideur, sa volonté de diriger tout le monde ».

Boris participe aux jeux qui tournent mal, aux bagarres, aux humiliations, au chahut, même si, au fond de lui, les professeurs d’allemand ou d’histoire suscitent bien plus de sympathie que certains copains. Cruel dilemme.

Heureusement, l’ouvrage n’est pas désespéré et Boris peut compter sur son père...

Un petit livre au ton juste pour évoquer les ados qui, faute de savoir s’opposer à l’engrenage de la violence, choisissent de rejoindre les bourreaux plutôt que les victimes. Mais le choix n’est pas irréversible. Passer au rouge est aussi une leçon de courage.

Serge Cabrol 
(01/09/06)    



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Jeunesse




Hélène Vignal
Passer au rouge


Editions du Rouergue
Collection doAdo
74 pages - 6 €

www.lerouergue.com

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