Retour à l'accueil du site





Hubert PAUGAM


Kit et l'éléphant blanc


Ce roman se déroule dans la campagne thaïlandaise où une sécheresse impitoyable désespère la population qui craint de devoir renoncer à la prochaine récolte de riz. Pas de pluie pas de riz, pas de riz pas de vie.

Kit, un jeune garçon de onze ans, est le cornac attitré de Tao un magnifique éléphant de quarante ans, cinq tonnes et quatre mètres de haut.

"Sur le plancher des buffles, Kit était un enfant comme les autres, grand amateur de foot et de friandises, mais dès qu'il montait sur Tao, il devenait un vrai cornac, vigilant et sûr de lui, non sans conserver dans son regard une certaine malice."
"Tao avait été capturé par le grand-père de Kit, voici trente-cinq ans, à la frontière cambodgienne. Par la suite, il avait fallu le former quinze années durant, de manière qu'il pût participer au transport du bois dans des forêts qui n'existaient déjà plus du temps de Kit. Vingt ans est l'âge requis chez les éléphants pour commencer ces travaux. C'est aussi la fin de leur adolescence."
"Tout chez Tao était remarquable, à commencer par ses défenses, qu'il avait été autorisé à conserver en raison de son bon caractère (certains mâles amoureux vont parfois jusqu'à tuer leurs propres cornacs)."

Kit croit savoir comment faire venir la pluie et sauver son village de la famine.
– Les anciens disent [...] que les éléphants blancs commandent aux nuages et que si l'on en capture un, la pluie arrive aussitôt sur ses pas...

Une nuit, Kit descend silencieusement de leur maison – construite sur pilotis pour échapper aux inondations et aux serpents –, grimpe sur le dos de Tao et file vers la frontière cambodgienne où une jungle épaisse abrite encore des éléphants sauvages. Là-bas, il en est sûr, il pourra capturer un éléphant blanc – il a d'ailleurs emporté son lasso – et le ramènera chez lui accompagné par la pluie.

Commence alors un voyage de plusieurs jours avec des épisodes amusants – comme la traversée de la capitale de la province où Tao provoque des accidents de voitures en se précipitant vers les bassins pour étancher sa soif – ou inquiétants comme les nuits passées à la belle étoile au milieu de bruits peu rassurants.

En route, il croise plusieurs personnes qui le mettent en garde contre les dangers d'une telle aventure. Un pêcheur, une veille dame, le maire d'un village et même une petite fille perchée dans un arbre : "Ce n'est pas très sage ce que tu fais là, Kit... Regarde-moi plutôt. Je viens de là-bas, où j'ai perdu une jambe sur une mine antipersonnel... Sais-tu que la frontière se garde toute seule car ces mines-là sont bien plus dangereuses encore que les tigres ?"

Mais Kit est trop déterminé pour renoncer à son projet. Son village a besoin d'eau, il doit trouver l'éléphant blanc.

Dans le dernier village qu'il traverse, il donne un spectacle avec Tao et aide à déplacer un manguier encombrant la cour de l'école. En échange, il reçoit de quoi manger pour les jours suivants.
Les sacoches de Kit et ses bambous regorgeaient déjà d'eau, de riz aux crevettes assaisonnées de fourmis rouges, de riz gluant à la canne à sucre, d'œufs durs à la croque au sel enroulés dans des feuilles de bananier, et même de bonbons dont s'étaient départis les enfants.

Kit entre ensuite dans la jungle et doit affronter les moustiques, les sangsues, un rhinocéros en colère et toutes sortes de serpents dont un énorme cobra royal, brun-jaune, à la langue noire et aux yeux bronze menaçants. Il gonflait son capuchon, grondant et sifflant monstrueusement, frottant ses écailles les unes contre les autres.
Les cheveux de Kit se hérissèrent, ses jambes devinrent molles, son sang reflua vers son cœur et son visage pâlit. Il avait le bras tendu, pétrifié, comme si la foudre venait de le frapper. Il savait qu'un tel cobra pouvait tuer un buffle d'une seule morsure, et même un éléphant comme Tao s'il était touché à la trompe, et que lui, un enfant, resterait en vie une quinzaine de minutes, tout au plus...

Et les animaux ne sont pas les seuls êtres vivants dont il faut se méfier, le pire est peut-être l'homme !
Kit a le malheur de tomber aux mains du général Zhou.
Roi du bûcheronnage illégal de "l'or vert" - santal, agar, teck et compagnie -, braconnier de haut vol et d'espèces en tout genre pour les collectionneurs du monde entier – pangolins, calaos, perroquets, gibbons, serpents ou araignées –, le général Zhou traquait aussi le tigre pour sa graisse, ses os et sa peau, l'éléphant sauvage pour sa chair et son ivoire.

Kit parviendra-t-il à échapper à tous ces dangers ? L'ermite chevelu et son tigre apprivoisé existent-ils vraiment ? Le jeune cornac trouvera-t-il un éléphant blanc ? Ramènera-t-il la pluie dans son village ?
Il faut lire pour le savoir et c'est une lecture aussi passionnante que divertissante, une découverte de la Thaïlande, de la jungle et des animaux qui la peuplent, avec comme guides un jeune garçon intrépide et son fidèle pachyderme. Un voyage à ne pas manquer pour les jeunes lecteurs curieux.

Serge Cabrol 
(26/04/12)    



Retour au
sommaire
Jeunesse







Editions Flammarion

Castor Poche
192 pages - 6,60 €












Hubert Paugam,
agriculteur pendant vingt ans dans le Finistère, a aussi été reporter pour l'agence Explorer et diverses revues, parcourant de nombreux pays dont la Thaïlande, bien sûr.