Lecteurs qui suivez le travail poétique de Roland Nadaus, vous souvenez-vous qu’un précédent recueil, il y a quelques décennies, s’intitulait : Je ne tutoie que Dieu et ma femme (Jacques Brémond éditions) ; il nous prévenait que si, jusqu’à présent, Roland Nadaus nous parlait de l’amour pour sa femme, il y avait en attente cet autre amour, celui de Dieu. C’est ce que Prières d’un recommençant vient nous présenter. Dans son texte de présentation, Roland Nadaus nous dit que pendant des années d’action publique il se récitait quatre vers :

Le recueil est un retour vers l’intériorité, vers la voie, vers la voix, qu’on l’appelle, selon qu’on soit croyant ou pas : Dieu ou Soi ; c’est un chemin unique, puisque chacun a le sien, indiscutable. Roland Nadaus vient nous dire son être intime, avec humilité et simplicité, dans une écriture très profonde où, s’il ne cache pas ses convictions, il laisse le lecteur entendre son propre chemin.

AU PETIT JOUR DU CHAQUE JOUR Il faut se reposer du travail il faut se reposer de l’amour pour continuer d’aimer – de toujours à toujours –

Ou encore celui-ci :

RÉCONCILIATION Il faudra le temps d’aimer le temps de se remettre en marche et de se relever de soi – de l’Amour désavoué – Il y faudra le temps du Temps des prophètes pas à pas pied à pied main à main – malgré le Cœur désemparé – Il y faudra tout l’Amour crucifié pour renaître pour se réconcilier dans la Vie Ordinaire – mais partagée –

Si Roland Nadaus m’a un peu surpris par ce recueil ; passée la surprise, la beauté profonde de ce qui y est dit m’a touché, car tous les poèmes peuvent être entendus sous l’angle de la quête de l’être. La beauté des poèmes est saisissante, l’écriture y est sans concession, pas emphatique, mais d’une grande noblesse. Je ne peux m’empêcher de vous en donner un dernier extrait, cité en quatrième de couverture :

Par la Beauté prier jusqu’à l’Être Cathédrale de mots ou simple chapelle de silences

Prières d’un recommençant est une révélation, mais les poèmes viennent de si loin qu’ils sont à méditer. C’est ce qui arrive, une fois le livre fermé, on reste là à regarder la couverture et on entre en méditation sur ce que l’on a lu.

Gilbert Desmée 
(06/04/09)