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Stéphanie MICHINEAU

L'autofiction dans l'œuvre de Colette



Stéphanie Michineau a consacré sa thèse à l'étude de l'œuvre de cette femme de lettres fascinante et mystérieuse qu'est Colette, sous l'angle de l'autofiction. Préalable nécessaire, il s'agit tout d'abord, pour la chercheuse, de définir l'autofiction en la différenciant de l'autobiographie. Cette notion a fait naître de nombreux débats au sein de la critique et de la recherche littéraires et elle occupe depuis les années 1970 une place particulière au cœur du récit autobiographique, fictionnel ou non. Stéphanie Michineau, s'appuyant sur des travaux de recherches et des références universitaires définit ainsi dans un premier temps, l'autofiction : L'autofiction, c'est dire l'indicible. Elle n'appréhende plus la fiction de la même façon que les autobiographies d'antan; loin de voir en elle un obstacle sur le chemin de la connaissance de soi, la fiction devient pour les autofictionneurs le moyen d'accéder à une vérité plus authentique. […] L'étrangeté de soi à soi est devenue, il est vrai, le thème de prédilection de la littérature autofictionnelle.

Ainsi, à partir de cette définition qu'elle a pris soin de justifier et d'analyser dans la première partie, la thèse de Stéphanie Michineau pourrait se résumer ainsi : si l'auteure de Claudine a recours dans son œuvre à l'autofiction, tout en jouant avec la réalité, les souvenirs et la fiction, c'est pour être davantage elle-même et se retrouver, par son écriture, dans une certaine authenticité avec elle-même. C'est cette quête identitaire qui parcourt l'œuvre de Colette qu'analyse avec beaucoup d'intelligence, de finesse et d'humanité Stéphanie Michineau qui nuancera la définition de l'autofiction au terme de son étude sur l'œuvre de Colette : Une autofiction est un récit où l'écrivain se montre sous son nom propre (ou l'intention qu'on le reconnaisse soit indiscutable) dans un mélange savamment orchestré de fiction et de réalité dans un but autobiographique. Aussi, en parcourant ce travail, comprend-on à quel point l'autofiction, principe récurrent dans l'œuvre de Colette, est le fil conducteur de la création, en lui donnant cohérence et unité. Si de ces jeux de mensonges et de vérités, l'auteur de Sido apparaît tellement poignante et tellement humaine, c'est aussi parce que Stéphanie Michineau la peint et analyse son œuvre avec rigueur et sensibilité.

Cette étude, nourrie de références aussi riches que précises, est impressionnante d'érudition et colossale par le travail dense et rigoureux qu'elle suppose. Une richesse et une documentation incroyables que ne manqueront pas de passionner les spécialistes et les lecteurs de Colette mais qui éveillera également la curiosité de ceux qui ne connaissent pas l'univers de cette femme de lettres qu'est Colette, personnage considéré trop facilement sulfureux. Une dernière précision : professeure de lettres, Stéphanie Michineau (née en 1972) est aussi auteure : quel parcours !

Sylvie Legendre-Torcolacci 
(01/05/11)   



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Editions Publibook

374 pages - 41 €




Photo © François Le Guénnec
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Stéphanie Michineau




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