C’est avec un grand plaisir qu’on retrouve le capitaine Mary Lester dans ce 29e épisode de ses aventures. Dans le volume précédent, La mort de Bouboule, le commissaire Fabien était toujours en convalescence, remplacé par le commissaire Mervent. Fabien est maintenant de retour à Quimper et Mervent a rejoint l’équipe ministérielle, place Beauvau. C’est de là que vient la nouvelle mission de notre enquêtrice bretonne…

Gaston Pinchard, puissant propriétaire d’une chaîne d’hypermarchés (et ami de Mervent), se trouve dans une étrange situation. Son fils, Matthieu, a été condamné, il y a quinze ans, pour le meurtre d’un autre jeune bourgeois noceur de Brest, Jacques Courtois, retrouvé noyé le lendemain d’une fête terminée en beuverie avec feux d'artifice au bout de la digue. Après sa condamnation, Matthieu Pinchard s’est évadé dans des conditions rocambolesques et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Affaire classée.

Mais voilà Matthieu qui réapparaît de manière très inattendue. La camionnette du monastère de Landévennec est heurtée par une voiture volée. Les occupants des deux véhicules se retrouvent à l’hôpital et leurs empreintes, selon la procédure habituelle, sont envoyées au fichier central. Surprise, le moine qui conduisait la camionnette, Frère Grégoire, se trouve être Matthieu Pinchard. Pendant ces quinze années où on le croyait à l’étranger, il était resté là, dans un monastère tout proche.

Mary Lester s’intéresse alors aux conditions de son évasion et ce qu’elle trouve est tout aussi surprenant. Il ne s’est pas évadé, on l’a enlevé pour le faire disparaître et il a bien failli finir noyé dans la rade. Matthieu Pinchard n’en sait pas plus ; il a nagé jusqu’à la rive et s’est réfugié au monastère où on l'a accueilli sans poser de questions.
Qui a voulu le rendre responsable de la mort de Jacques Courtois ? Qui a organisé son évasion ? Qui a cherché à le faire disparaître ?

Mary Lester va rechercher les témoins de l’époque et notamment les jeunes bourgeois participant à la fameuse fête trop arrosée, devenus pour la plupart les notables d’aujourd’hui.
Son enquête dans la rade de Brest va remuer une vase peu ragoûtante que beaucoup pensaient définitivement déposée.

« – Salope ! hurla-t-il en m’allongeant une baffe à m’arracher la tête.
Là, je ne faisais pas le poids. Je voltigeai littéralement contre une armoire métallique et je ne vis plus rien. Lorsque je rouvris les yeux, le paysage était en double, noyé dans une sorte de tempête de neige. Des points blancs passaient devant mes yeux. Je me redressai avec peine en m’appuyant sur quelque chose de mou que j’identifiai péniblement comme étant une jambe d’homme. Plus exactement celle du brigadier qui, lui aussi, s’était pris un marron de gros calibre au menton. »

Fort heureusement, le brave et solide inspecteur Fortin ne laissera pas son amie seule face à une adversité mystérieuse mais prête à tout. Et comme d’habitude, la Bretonne têtue mènera à terme, contre vents et marées, sa quête de la vérité…

Serge Cabrol 
(12/12/06)