Didier GOUPIL

Cellule K

Castro est mort !



Deux récits de voyages et d’écriture.

Cellule K est l’arrivée de Didier Goupil à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon où des créateurs viennent séjourner quelques semaines. Chacun loge dans une cellule et se retrouve confronté avec lui-même et avec sa création : D'ailleurs, lorsqu'on a tourné la clé dans la serrure, et qu'on pousse la porte, c'est sur une autre porte, une deuxième porte, que l'on tombe tout d'abord. Le sas ainsi créé, totalement étanche, vous sépare de l'extérieur de manière définitive, et vous avez alors vraiment l'impression d'entrer dans votre bulle. Le lieu est hanté par ceux qui y ont déjà séjourné, les moines il y a longtemps qui sont enterrés dans le grand pré central, et les contemporains invités pour travailler. Chaque créateur va devoir trouver la force en lui-même pour exister et investir ce lieu chargé d’histoire, de vies et de morts.

Castro est mort ! est un vagabondage sur l’île de Cuba. Didier Goupil est invité comme écrivain pour parler du roman qu’il a écrit sur le 11 septembre 2001, Le Jour de mon retour sur Terre. Comme il critiquait les Etats Unis, il a été invité à Cuba.
Il nous livre ses impressions, son analyse de la situation politique, économique, culturelle et sociale de Cuba : Au zoo, par exemple, la direction avait remplacé les traditionnelles pancartes « Il est interdit de donner de la nourriture aux animaux », par d'autres, plus adaptées à la nouvelle situation : « Il est interdit de manger la nourriture des animaux ! ».
Didier Goupil évoque aussi ses relations avec les Cubains : Les quelques fois où j'ai eu besoin d'un renseignement, d'une direction, on me l'a donné comme ici on donne tout, sans jamais réclamer d'argent, avec le sourire et la main sur l'épaule.
La dernière partie de Castro est mort ! parle du journaliste et écrivain Juan Valero emprisonné car il écrit et a osé donner ses opinions. Il résiste, il écrit des poèmes mais lutter contre l’intolérance est ravageur : Juan avait été mis à l'isolement et aussitôt enfermé dans une cellule de trois mètres sur trois, dont il ne sortait qu'une fois par jour, pour une courte promenade, qui se déroulait en plein soleil, dans une cellule sans toit, voisine de la sienne. […] De toute façon, le pays entier était une prison. A la maison, déjà, il était en prison. Celle-ci était simplement plus petite encore.
Blanca, la femme de Juan Valero va le soutenir dans l’épreuve : Blanca avait réussi à transmettre ses poèmes à un journaliste français et, la dernière fois qu'il l'avait eue au téléphone, elle lui avait annoncé qu'un éditeur parisien avait décidé de les publier. Le recueil, normalement, était prévu pour Noël et il n'imaginait pas ne pas le voir paraître, ne pas le tenir un jour entre ses mains.
Le seul espoir du poète pour retrouver la liberté : la mort de Castro. La mort pour la liberté. Les morts avant la liberté. Une réalité beaucoup plus dure que les rêves.

Brigitte Aubonnet 
(08/02/08)    



Retour
Sommaire
Lectures








Editions du Rocher
80 pages - 5 €




Editions du Rocher
190 pages - 15 €




Didier Goupil,

né en 1963,
est l'auteur de sept livres.


Vous pouvez lire sur notre site un article concernant :
Anna