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Alain GERMAIN

Le Sceau de la mort



Le roman s’ouvre sur un prologue où trois scientifiques sont réunis à l’Abbaye de Maubuisson pour analyser les restes de Gabrielle d’Estrées.
« Tous les trois avaient été missionnés par les ministères de la Culture et de la Justice pour enquêter sur les circonstances troublantes de la mort de Gabrielle d'Estrées. Dernièrement, les analyses pratiquées par l'équipe du professeur Charlier sur la tête momifiée d'Agnès Sorel avaient révélé que la favorite de Charles VII avait succombé à l'absorption d'une dose massive de mercure. En avait-il été de même pour la favorite d'Henri IV ? Le débat était lancé, tant il y avait de similitudes entre le destin de ces deux femmes. En effet, l'une comme l'autre avaient donné trois enfants à leur souverain. L'une comme l'autre étaient enceintes de sept mois d'un quatrième enfant, non viable, lorsqu'elles avaient trépassé à l'âge de vingt-cinq ans dans des circonstances troublantes. Et enfin, l'une comme l'autre incarnaient l'idéal féminin de leur époque. »
Beaucoup de coïncidences…

Mais avant de nous révéler le résultat des analyses dans l’épilogue, Alain Germain nous entraîne quatre cents ans en arrière, très précisément en 1599, pour accompagner la belle Gabrielle, dans les dernières semaines de sa vie.

Elle habite le Château de Cœuvres, dans l’Aisne, là-même où Henri IV, en 1590, perdu au cours d’une partie de chasse, avait rencontré la jeune femme dont il allait faire sa maîtresse et sa favorite. Elle n’avait pas encore vingt ans et lui approchait la quarantaine.

Neuf ans plus tard, Gabrielle a déjà donné trois enfants au roi et attend le quatrième.
Le 10 avril 1599, elle doit épouser le roi dont le mariage avec Marguerite de Valois (ou Marguerite de France surnommée la Reine Margot au XIXe siècle) a enfin été annulé par le pape.

Mais à quelques semaines de ce double événement (le mariage royal et la naissance de son quatrième enfant), Gabrielle se sent menacée de toutes parts. Elle peut dresser une liste d’une douzaine de personnes ayant intérêt à sa mort et les lettres anonymes qu’elle reçoit ne sont pas de nature à la rassurer.

Que faire ? Attendre le coup mortel sans savoir d’où il va venir ? Ou engager un tueur à gages pour l’aider à démasquer ou éliminer les assassins potentiels ? La deuxième solution est plus dans le caractère de Gabrielle.

Cliquer pour voir le tableau au Musée du LouvrePourtant elle aime bien sa vie tranquille, avec sa gouvernante, Dame Marie, dans ce château familial où Henri IV vient la retrouver et où elle fait accrocher le tableau qui la représente prenant son bain avec sa sœur qui lui pince délicatement le bout du sein, « le symbole de ma royale fécondité. Si cela pouvait au moins rappeler à Henri que je suis enceinte et qu'il faut me ménager. Mais ne rêvons pas... Il a toujours été un homme à femmes, en voir deux se baignant entièrement nues lui donnera d'autres idées... ».

Gabrielle abandonne néanmoins son château pour affronter ses ennemis. Comme elle n’a prévenu personne, on la croit disparue et le curé de Cœuvres, le brave Dieudonné, se prend pour Frère Cadfael. Mais n’est pas détective qui veut et il va se brûler avant d’atteindre la lumière.
Il ne sera pas le seul à quitter le roman avant la fin !

Un livre passionnant à plus d’un titre. Un voyage dans le temps, dans les châteaux, les abbayes ou les rues de Paris, une intrigue bien menée avec force rebondissements et une écriture riche en émotions et en sensations. Un exemple avec cette description gastronomique : « Partout les préparations chantaient. Pluie de coquillages, graves d'écrevisses ou poêlées d'huîtres vocalisaient alors qu'à leurs côtés, langoustes, araignées de mer ou homards bretons cardinalisaient dans des bains d'eau bouillante. Ces rouges bestioles précédaient les gibiers, volailles ou rôtis qui se côtoyaient avec l'insolence de ceux qui se savent réservés aux palais les plus fins ». De quoi vous mettre l’eau à la bouche…

Serge Cabrol 
(22/11/07)    



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Noir & polar








Editions du Rocher

Collection
"le Rouge et le Noir"

268 pages, 15 €










Alain Germain,
metteur en scène, chorégraphe, peintre, écrivain, architecte, décorateur, costumier, diplômé des écoles nationales supérieures des Arts Décoratifs et des Beaux-Arts, fonde sa compagnie en 1972 et poursuit depuis une carrière internationale dont la créativité et la diversité ont séduit opéras, théâtres, festivals, galeries, musées et universités.
Le Sceau de la mort est son neuvième roman et le premier publié aux Éditions du Rocher dans la collection "le Rouge et le Noir" qu'il a créée et dont il est le directeur.