Pierre DHAINAULT

Jean MALRIEU


Faut-il raconter la vie des poètes ? Les plus fascinants ne sont-ils pas ceux dont nous ignorons presque tout, qui n’ont laissé qu’une œuvre ? Ou encore : Que savons-nous de ce qui importe ! Surtout, savons-nous de quelle manière elle influence la vie ? se demande Pierre Dhainaut en ouverture de son essai. Il y répond par le contenu de celui-ci en ne donnant que des éléments de vie que Jean Malrieu lui a donnés en partage et que pour certains il a utilisés – ou a voulu utiliser – dans des présentations de ses ouvrages. En quelques lignes, Pierre Dhainaut répond à ce questionnement : De l’absolu Jean Malrieu avait une autre approche. Ce ne sont pas les mots seuls qui tremblaient pour lui. La perte d’un chat, la chute d’une feuille, la venue d’un poème : a-t-il une fois distingué l’absolu du relatif, ce que du moins on croit désigner par de tels termes ? Il aimait les anecdotes […] mais il s’agissait à ses yeux d’événements ou de mythe… Ce tremblement de l’être entier, Jean Malrieu, nous laisse un seul poème, morcelé, recommencé qui est son œuvre, qui est sa vie. Je trouve que Pierre Dhainaut a superbement bien situé l’œuvre de Jean Malrieu. Il continue en abordant Jean Malrieu en travail d’écriture : du morcelé au recommencé et parfois à de l’inachevé. Un regard de quelqu’un qui a bien connu Jean Malrieu, qui l’a fréquenté (rencontres, échanges épistolaires) et qui n’est jamais dans une affirmation de celui qui sait, mais dans une approche sensible, pleine d’empathie pour l’homme et son œuvre, nous montrant des impressions, des rapprochements, des portées. Il nous fait vivre un voyage comme on les aime, fait de découvertes au fur et à mesure de l’écriture des pas sur le chemin à parcourir. Et qui, par ce mouvement d’analyse, entraîne le lecteur en une compréhension – non pas de la vie de Jean Malrieu – de quelque chose qui a à voir avec le cheminement créatif de celui-ci. Nous pouvons remercier Pierre Dhainaut de ce cheminement sensible auquel il nous invite. Le choix des poèmes présentés offre une trajectoire entière de Jean Malrieu : de 1935 à sa mort. Pour finir, je vous donne un petit extrait de poème de Jean Malrieu :

Insensé qui a joué avec le feu.
Insensé qui a passé sa vie dans l’ascèse, la privation, la
colère retenue.
L’indignation appartient au pauvre. Il courbe l’épaule,
l’humble artisan.
Et voici que j’ai soif d’air et de dérision. J’ai faim de pluies
torrentielles. J’ai faim de santé, de femmes, de vie vécue,
d’abondance et de folie.

Gilbert Desmée 
(27/03/08)    



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