Cette nouvelle édition, dans un format très original, est une excellente occasion de retrouver l'humour corrosif de Pierre Desproges au fil des chroniques quotidiennes qu'il a livrées sur France Inter de février à juin 1986.

Ce petit ouvrage regroupe les quatre-vingt-dix chroniques contenues dans les deux volumes parus en 1987 et 2004.

Impossible de citer tous les titres et tous les thèmes, Pierre Desproges faisait grincer son humour tous azimuts. La bêtise, la maladie, la gloire, la misère, la guerre, tout y passait…

La première chronique, datée du 3 février 1986, commençait ainsi :
Il était temps que janvier fît place à février.
Janvier est de très loin le mois le plus saumâtre, le plus grumeleux, le moins pétillant de l'année.
Les plus sous-doués d'entre vous auront remarqué que janvier débute le premier. Je veux dire que ce n'est pas moi qui ai commencé.
Et qu'est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassées d'imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l'inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père-Lachaise...
Dieu merci, cet hiver, afin de m'épargner au maximum les assauts grotesques de ces enthousiasmes hypocrites, j'ai modifié légèrement le message de mon répondeur téléphonique. Au lieu de "Bonjour à tous", j'ai mis "Bonne année mon cul". C'est net, c'est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire.

Ensuite, au fil des pages, un magnifique florilège de textes aussi drôles et féroces que bien écrits.

Ce petit livre (format téléphone portable, 100 g pour 500 pages) tient facilement dans la poche, un bon moyen d'avoir toujours près de soi un remède efficace et agréable contre la morosité ambiante et la bêtise des Bouvard et Pécuchet contemporains.

Serge Cabrol 
(14/05/11)