Dans cette ville, il y a une dame, une très grande dame, immense. Elle vit dans une grande et lugubre maison. Elle doit manger des enfants, c'est certain, pense le petit garçon. Il sait bien qu'il y a une cage chez elle, une cage dans laquelle elle doit enfermer les enfants avant de les dévorer. Et puis, que peut-elle bien cacher dans son cabas ? Quel est son secret ? Le petit garçon ne sait qu'une seule chose, elle s'appelle Rosa.

Il lui arrivait de l'apercevoir en ville. Grande et terrible.
Portant de grands manteaux, d'amples robes sous lesquelles
elle pouvait dissimuler tout ce qu'elle voulait.
Deux ou trois enfants à la fois. Prisonniers sous cette cage de plis rigides.
Quand il la voyait, le petit garçon se cachait. Derrière un poteau.
Au coin d'une rue. La première fois qu'il l'avait vue, c'était au marché.
Elle se frayait un chemin entre les étalages. Un vrai char d'assaut.
Avec, à son bras, un gigantesque sac.
Parfois, elle renversait quelque chose au passage.
Sans jamais se retourner. Un jour, elle avait même failli le bousculer.
Il avait senti son souffle. Son odeur. Une odeur de vieille armoire.
Et de chair d'enfant...

Un jour, le petit garçon va faire la connaissance de la vieille dame. Il va découvrir une personne d'une douceur infinie.

Le texte est très beau, imprégné de poésie. Les illustrations, magnifiques, aux tons très doux, au graphisme fin et empreint de mystère, invitent au rêve.

Une très belle histoire d'amitié qui traite de la solitude des personnes âgées et qui illustre la richesse des différences individuelles et du partage.

Un vrai ravissement pour tous.

Cécile De Ram 
(08/01/11)