Laurent CABROL, L'enfant de la Montagne noire



Août 1955, l’orage gronde sur la Montagne noire, au sud du Tarn. A Saint-Laurent, c’est la fête du village mais une fête perturbée par la disparition d’une fillette de six ans. Brutalement, la foudre tombe sur l’ancienne fabrique de laine et dans les décombres de l’incendie, on découvre le corps de la petite Agnès. Ligotée, elle n’est pas morte par accident.

Après ce sombre prologue, Laurent Cabrol nous ramène vingt-cinq ans en arrière, au moment de la naissance de Mathilde, la mère de la petite Agnès.

« C'est donc un soir de l'an 1929 que Mathilde a été conçue. Sa mère, Catherine, une jeunette qui n'avait pas tout à fait seize ans, était amoureuse depuis longtemps de Paul, un ouvrier agricole de près de vingt ans son aîné. Il était aussi grand et trapu qu'elle était menue et jolie. »

En 1940, Paul part au front, Catherine reste seule avec sa fille et n’a pas le temps de s’en occuper. Au retour de la guerre, Paul est devenu violent, autoritaire, il veut tout régenter. Rebelle, Mathilde refuse de se soumettre. Elle rêve de quitter la ferme, partir à la ville, porter de belles robes, devenir une dame. Mais à seize ans, comme sa mère, elle tombe amoureuse de François, un paysan de vingt-six ans. Il lui promet tout ce qu’elle veut mais au lendemain du mariage, les rêves se dissipent. Adieu la ville et les robes, Mathilde sera paysanne, comme sa mère. Quand elle se trouve enceinte, elle accepte mal sa grossesse mais la petite Agnès résiste aux tisanes abortives et voit le jour en 1949. Mathilde s’occupe aussi peu de sa fille que Catherine s’est occupée d’elle. C’est François qui se prend de passion pour la fillette et l’emmène avec lui dans les champs…

Au lendemain de la mort d’Agnès, la question est obsédante : qui a pu commettre ce crime odieux ?

Le juge Charles François suit plusieurs pistes : Albert Amalric, un jeune homme qui a été surpris en train d’embrasser la fillette ; Jacques Didier, un commerçant qui a déjà eu affaire à la justice ; Marie Bru, une femme très perturbée psychiquement ; et pourquoi pas Mathilde elle-même, la mère dont tout le monde se plaît à répéter qu’elle n’aimait pas sa fille ?

Le correspondant du journal local, Justin Gilles va consacrer beaucoup de temps à cette affaire et c’est lui, qui à la fin du livre, nous révèlera les détails de la mort d’Agnès.

Laurent Cabrol réussit là un roman très fort, très noir, où les rêves et les passions s’exacerbent dans l'univers clos d’un village isolé.

Serge Cabrol 



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Editions De Borée
Collection "Terre de poche"
360 pages
7 €




Note de l'éditeur :

"C'est sur les lieux mêmes de son enfance, dans la vallée du Thoré, sur les flancs de la Montagne noire, que Laurent Cabrol a situé l'intrigue de ce roman habité par l'amour
de la terre et balayé
par le vent d'autan –
le vent qui rend fou...
"





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