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Jean-Paul BIRRIEN


Le magot de Mado


Lundi 20 mars 1972
Un vieux routier de la politique comme le séna¬teur-maire de Neuilly ne pouvait laisser échapper une aussi belle occasion. Usant de toutes ses relations, il réussit à obtenir la visite du ministre de l'intérieur à l'hôpital. Il espérait ainsi retirer tout le bénéfice politique de l'exploit de son conseiller municipal. La lutte contre l'insécurité servait de thème principal à la prochaine campagne électorale. Comment les électeurs pourraient-ils ne pas renouveler leur confiance à des élus qui n'hésitaient pas à risquer leur propre vie pour empêcher le grand banditisme de pénétrer à Neuilly ? Quel plus bel exemple que celui donné par ce Daniel Lafond, élu de sa majorité ? Jamais il n'aurait cru ce comptable pâlot capable d'un tel exploit. Décidément ce petit employé de banque n’arrêtait pas de le surprendre.


Ce quatrième volume des Énigmes à Bourvillec vient rappeler avec humour que le financement occulte des partis politiques est une pratique ancestrale et que les valises (ou les enveloppes) bourrées de billets ne datent pas d’aujourd’hui.

L'histoire se déroule de mars à juin 1972 et met en scène Mado, une jeune femme un peu naïve, aide-coiffeuse dans un grand salon de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Un homme est entré dans sa vie et elle en est encore tout émue. « Jamais elle n’aurait cru qu’un type aussi beau que lui puisse s’intéresser à elle. » Elle vit sur un petit nuage sans se rendre compte que son Max n’a rien d’un ange. Il a quelques projets pour elle, mais pas dans la coiffure !

Le beau Max, qui sort d’un séjour derrière les barreaux, cherche à se renflouer. Les magouilles de courses truquées ne suffisent pas et il se trouve embarqué dans un hold-up.
L’attaque de l’agence du Crédit Lyonnais de Neuilly ne se déroule pas comme prévu mais, chose étrange, le butin est passé sous silence devant la presse et la police. Cette valise avec trois millions de francs semble ne jamais avoir existé…

Elle va pourtant se trouver au cœur du roman et sa récupération est confiée à Ange Mariani et Didier Garcia, deux piliers du SAC, ce Service d’Action Civique créé en 1959 et dissous en 1982, auquel l’auteur consacre une longue note en fin d’ouvrage.

Mado, pour sa part, va se mettre à l’abri à Bourvillec dans la maison qu’elle vient d’hériter de sa tante mais la vaste demeure, abandonnée depuis des années, se révèle inhabitable. Heureusement, il y a Marius et l’Hôtel du Midi où elle trouve refuge… Mais son séjour à Bourvillec ne sera pas aussi calme qu’elle l’avait espéré…

Ce quatrième volume de la série tient les promesses des précédents. Action, humour, émotion… et toujours cette petite tonalité un peu nostalgique qui immerge le lecteur dans le quotidien du début des années soixante-dix quand le curé rêvait d’acheter une nouvelle 2 CV et que les amoureux se rencontraient au cinéma en regardant Max et les ferrailleurs ou César et Rosalie… Atmosphère, atmosphère…

Serge Cabrol 
(19/07/10)    



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Noir & polar









Editions du Palémon

352 pages, 8 €





Jean-Paul Birrien,
né dans le Finistère, juriste de formation, a été directeur de services municipaux. Il a écrit Bloody Mairie, un polar évoquant la collusion entre le monde politique et celui des entreprises, avant de se lancer dans la série des Énigmes à Bourvillec.



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Tournée de campagne

Arrête ton cinéma

Le secret d'Amélie