Littérature et prémonition

Les grandes lignes du dossier

Les fils invisibles de la prémonition

Je suis née dans une famille où la prémonition faisait bon ménage avec le matérialisme : aucun charlatanisme ni goût de l’étrange mais le simple constat d’un fait : ma mère savait sans erreur quel jour on trouverait dans la boîte aux lettres le courrier d’un parent éloigné et mon père attribuait à un rêve prémonitoire le fait de ne pas être mort d’une chute de plusieurs dizaines de mètres, chute dont il avait rêvé dans tous les détails la nuit précédente.

J’ai moi-même été visitée par les fils invisibles de la prémonition, étant informée des naissances ou des morts, prévenue des dangers qui guettaient mes proches ou des rencontres qui deviendraient pour moi déterminantes.

C’est peut-être pour cela que j’ai été touchée par la coïncidence troublante entre la vie réelle de certains auteurs et la vie romanesque de leurs personnages.

Nadine Dutier